hafid aggoune


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---roman
---éditions Plon / collection Miroir
---EN LIBRAIRIE 27 AOÛT 2015

---quatrième de couverture >>
--- site de l'éditeur >>



« La sérénité ne peut être atteinte que par un esprit désespéré et,
pour être désespéré, il faut avoir beaucoup vécu et aimer encore le monde. »


------------------------------------------------------Blaise Cendrars

Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa "petite soeur juive" disparue à l'âge de quinze ans à Bergen-Belsen.

Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde de meilleur.

À travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espour qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.




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Au fil de la nuit" du 26 novembre 2015 - TF1



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>>Podcast de l'émission "Un Autre jour est possible"

diffusée sur France Culture le 8 octobre 2015.



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Présentation du roman par l'auteur :




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"L'un des romans les plus bouleversants de cette rentrée - que dis-je l'un des plus bouleversants que j'ai lu depuis très très longtemps "Anne F" de Hafid Aggoune chez Plon. Une longue lettre à Anne Frank... c'est d'une force et d'une intelligence rare."

---------Sandrine Sebbane




R E V U E----D E----P R E S S E


« Ce livre ne peut se lire sans une boule dans la gorge et parfois les larmes aux yeux. Tant par la beauté qui peut transpirer de chaque caractère, de chaque phrase que du message de paix qui est véhiculé. »


---------Café Powell, webzine culturel septembre 2015




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Le Figaro littéraire, jeudi 10 septembre 2015




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Le Monde des Livres, vendredi 4 septembre 2015




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Nouvel Obs, jeudi 3 septembre 2015




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Jeudi du Luxembourg - 14 janvier 2016


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Courrier de l'Atlas - février 2016


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Magazine de Saint-Etienne - octobre 2015



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Evène, septembre 2015

A la suite d'un attentat perpétré par l'un de ses élèves, le narrateur, écrivain et professeur de Lettres plein d'idéaux qui s'est consacré à la transmission et à la littérature, est au bord de l'effondrement. Lui-même fils d'immigré à qui l'école a su tout donner, il se sent coupable et incapable de porter le poids d'un échec qu'il estime sien. Il se replonge alors dans son vieil exemplaire du Journal d'Anne Frank, délaissé depuis ses années de lycée, et, comme un ultime élan vers la vie, décide d'écrire une lettre à sa "petite soeur juive", la faisant renaître au fil des pages. L'écriture de cette lettre bouleversante finira-t-elle par apporter la lumière à cet homme en quête de réconciliation avec lui-même et avec son époque ? Tout en rappelant la puissance des livres et celle des mots, le jeune quadragénaire s'interroge sur sa propre existence, sa vocation, la jeunesse de son pays, déchiré par des évènements tragiques et une crise identitaire qui réveille les plus sombres pages de la vieille Europe. Il évoque aussi un père essentiel à l'éducation de son fils, dans les valeurs républicaines et laïques, ce père qui court des marathons pour ralentir la fuite du temps. Mais il se confronte surtout à un non-dit familial : cette racine juive maternelle qui, jusque-là occultée, formera le coeur du récit, jusqu'à son dénouement final, comme une libération.




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Nathalie Couderc, librairie Caussade, août 2015




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L'Hebdo 54, Nancy - 18 septembre 2015



>> visionner l'article



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La Team littéraire, août 2015

Il y a des livres pour lesquels il est difficile de mettre des mots, tellement ils vous touchent et vous submergent. "Anne F." est un livre qui vous marque et vous empoigne, telle une douce caresse à l'effet d'une claque. Il en vient à remettre en question notre présent, notre vie actuelle et notre société. Hafid Aggoune permet, dans ce livre, de redonner un semblant d'espoir à l'humanité, comme Anne Frank l'a fait. Il fait revivre cette héroïne, à travers ce livre, lui rendant un hommage considérable.

"Nous écrivons avec l'idée de saisir ce qui nous échappera toujours, mais que le lecteur parviendra à attraper au vol"


Déjà plusieurs mois avant sa sortie, cette perle de la collection Miroir était grandement attendu. D'une plume si mélodieuse et raffinée, l'auteur va au delà de nos espérances. Dans sa lettre à Anne Frank, un professeur nous emporte dans les souvenirs de ses lectures du "Journal d'Anne Frank" et dans ses connaissances du calvaire de cette jeune femme. L'impression d’échec provoquera chez lui un besoin de se confier à celle-ci, que l'on devine comme son modèle.
"La beauté est de ce monde.J'espère que nous serons toujours assez nombreux pour nous en souvenir et l'inventer"

Une opposition entre l'époque d'Anne Frank et aujourd'hui, est largement soulignée. Elle permet de voir ce contraste entre nos deux époques, et de comprendre l'amour et l'adoration que ce professeur lui porte. Pourtant, cette lettre au présent qu'il lui écrit, nous laisse un espoir qu'elle puisse être encore vivante et que son sort ait été différent. L'auteur sait nous rendre compatissant du professeur et admiratif de cette héroïne défunte.

Ce livre est un bijou en matière de littérature, une citation de 200 pages. Devenu le plus gros de mes coups de cœur, je le conseille sincèrement à tous ceux qu'il intéresse.




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Séverine Laus-Toni, Blablablamia, 3 septembre 2015

Quand, des décennies après sa mort, la force, la volonté, le destin tragique d'un personnage emblématique de l'Histoire, vient à l'aide d'un homme en plein naufrage... Voilà un des thèmes principaux d'Anne F., roman dans lequel Anne Frank apporte sa lumière pour éclairer le chemin d'un professeur en plein doute, exigeant beaucoup de lui-même, et pétri de culpabilité après que l'un de ses élèves ait commis un attentat.

Alors qu'il traverse une soirée décisive, il se raccroche à l'écriture, se confie en ouvrant son coeur, comme elle le fit dans son journal. L'injustice, l'incompréhension, l'humain et ses dérives, ses cruautés, ses religions, les gouffres creusés entre certaines communautés. Sa colère, ses déceptions des autres, et de lui-même, de son métier qui l'a usé, les relations filiales compliquées, la ferveur d'un père... C'est une véritable tempête que nous le voyons traverser, s'adonnant à une réflexion autant personnelle qu'universelle. Une réflexion sur la volonté et le courage, le dépassement de soi, mais aussi notre individualisme, nos démissions, le rejet et la violence de l'autre, l'horreur de l'histoire, l'importance de la mémoire.

Anne F. est un très bel hommage à la mémoire d'Anne Frank et par ce biais, à celle des victimes de toutes les tyrannies. Un hommage sensible, lumineux, sincère et poétique, plein de grâce et d'humilité, dans lequel se mêlent douleur et survie... d'où émane un grand amour de l'autre, et le vif espoir que le présent continue de puiser enseignement et force dans les épreuves du passé, et fasse de nous tous des sentinelles veillant à ce que certains schémas ne se reproduisent pas.

"Les morts ne relèvent pas les vivants et les vivants ne relèvent pas les morts. Il ne reste que la mémoire. Si je me souviens, je suis vivant Si je suis vivant, l'humanité se souvient."




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Marie-Anne Sburlino, Unidivers, webzine culturel Rennes et Bretagne - 11 septembre 2015

Dans son Anne Franck Hafid Aggoune invite à la compréhension.

Les leçons de l’Histoire sont censées nous mettre en garde, mais aujourd’hui les différences d’opinion, de religion, d’origine, d’orientation sexuelle, de sexe sont encore et toujours source de violence et de rejet. Hafid Aggoune en fait la démonstration avec Anne F, symbole de de courage et de paix.

Après un attentat commis par un de ses élèves roman aggounelors d’un marathon auquel participait son père, le narrateur crie sa rage et son désespoir et met en cause sa responsabilité de professeur. Les enseignants, en gardien des valeurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ont une responsabilité sur la construction de la société à venir.

Peut-être parce qu’il avait les mêmes origines, B. Jahrel était son protégé. Professeur de français, il l’a soutenu lors de difficultés scolaires, lui apprenant le goût de la lecture. Mais lorsque ce jeune garçon brûle le journal d’Anne Frank en plein cours, au lieu de tenter de comprendre son geste, il exclut l’élève, le renvoyant ainsi vers les forces du mal. Pourtant, lui n’a jamais baissé les bras comme ses collègues face aux difficultés des élèves étrangers :

L’étranger n’est pas celui qui vient d’ailleurs, mais celui qui s’éloigne de nous.


Cette fois, il a honte et regrette ce comportement de rejet :

La paix naîtra lorsque les hommes et les femmes chercheront l’Autre dans le miroir.


Comme un dernier geste désespéré, il écrit une lettre à Anne F., cette jeune fille souriante, qui vécut enfermée pendant deux ans à Amsterdam dans une annexe avec sa famille et d’autres juifs et qui a compensé le manque de liberté par le pouvoir des mots :

Tu as écrit pour continuer à vivre ailleurs qu’entre des murs, ailleurs qu’entourée de barbelés, hors de ton corps en souffrance, loin de la mort et de l’oubli.


Les mots d’Anne Frank ont fait renaître son père, seul rescapé de la famille et ils peuvent aussi aider le narrateur et faire tenir debout des milliers de lecteurs, car « peu d’adultes te relisent — ils devraient pourtant. »

La lecture est une vraie religion pour ce professeur de français qui, poussé par son père ouvrier, voyait ainsi un moyen de s’élever au-dessus de sa condition. Une passion, qu’en tant que professeur de français, il s’évertue à transmettre à ses élèves.

Donner envie de lire, de maîtriser sa langue natale, susciter le désir de connaître, éveiller la curiosité, quelles que soient la personnalité, l’origine, l’histoire familiale de l’enfant, je voyais l’enseignement comme une fabrique d’individus libres de la même manière que les livres et ma langue m’ont rendu libre.

Une telle ambition ne peut qu’être déçue lorsqu’un de vos élèves utilise cette liberté pour faire le mal. Si son père dépasse sa douleur, trouve sa place en s’efforçant à courir, Anne F. et le narrateur trouvent leur force dans les mots. « Chaque mot est un pas vers l’Autre. Chaque pas est un mot écrit sur la peau du monde. » Comme une raison de vivre, il faut aller au bout de soi, construire après avoir détruit et ne jamais abandonner l’espoir. Face au sourire de cette jeune fille de quinze ans qui a écrit pour ne pas disparaître, « éternelle promesse à jamais vivante », comment renoncer ? Si le journal d’Anne Frank est la mémoire de ceux qui ont souffert de la haine, la lettre d’Hafid Aggoune est une invitation à la compréhension de l’Autre pour que nos haines, nos indignations ne nous emportent pas dans le gouffre de la violence.

Je revois ton visage, douce Anne, tous les visages, tes sourires, tes airs d’enfant puis d’adolescente, Anne Frank, éternelle promesse à jamais vivante.

Je revois ma mère, mon père, mon petit frère. Je les revois avec leurs jeunes traits, comme sur les vieilles photographies, et je les cois aujourd’hui, mes parents plus âgés et mon frère, un homme. Hélas, je ne peux revoir le visage de ma grand-mère maternelle et je ne la verrai jamais, mais je touche comme un aveugle effleure une inconnue, avec la délicatesse d’un instant suspendu, rare, inoubliable.

La fenêtre est grande ouverte. Je m’assois à son bord et je vois les champs de bataille, les camps de concentration, les avenues ensanglantées, mon père meurtri et, au loin, m’élevant au-dessus des cadavres, je vois l’espoir, un espoir si seul qu’il voudrait s’éteindre lui aussi, retourner à la nuit, mourir avec toi, Margot, Edith, et tous les tiens, et tous les autres, un espoir dont le cœur ne bat que pour entrouvrir les yeux, lever la main et écrire son nom comme d’autres ont écrit le nom de la liberté, un espoir qui peine à se relever et à se remettre debout dans cette aube qui arrive malgré tout, ce faible jour. »




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Kevin Juliat, Chez Monsieur Jul, 3 septembre 2015

Anne Frank, on croyait tout savoir. Son journal la donnait à lire en adolescente, jeune adulte vivant reclus avec sa famille et quelques compagnons d’infortunes dans un grenier aménagé d’Amsterdam, à l’abri (croyaient-ils) des nazis et des camps d’extermination où il finiront presque tous. Qui ne connait pas son histoire, qui n’a jamais vu un film, un reportage ou des photographies de cette enfant souriante, aux yeux rieurs et aux cheveux bruns ? En cette rentrée littéraire, Anne Frank renait sous la plume d’Hafid Aggoune, dans une longue lettre à laquelle il s’adresse à sa « petite soeur juive ».

Dans la peau d’un professeur de français, Hafid Aggoune écrit à Anne Frank un soir de terreur. L’un de ses élèves vient alors de commettre un attentat. Le professeur veut en finir, n’arrive pas à comprendre comment il a mené cet enfant à un tel acte. Mais avant le saut ultime, il relit le fameux journal de l’écrivain adolescente. Il décide finalement de laisser passer la nuit avant de mettre son dernier projet en branle. Dans ces quelques heures qui le sépare, pense t-il, de son dernier souffle, le narrateur parle autant de lui que d’Anne, créé des ponts entre eux deux. Lui, le gamin aux multiples origines, né dans une France qu’il aime mais qu’il ne comprend pas toujours. Et Elle, joyeuse enfant arrachée à l’innocence par une guerre et un antisémitisme qu’elle n’a pas vu venir.

A travers cette lettre, l’auteur trace son sillage dans celui d’Anne Frank, trouvant des parallèles à leurs vies ou des réponses à ce qu’elle n’a pu connaître. Une affection profonde habite le narrateur, une connaissance parfaite de l’oeuvre de la jeune fille et une sensibilités exacerbée offrent à ce texte une profondeur palpable. Soixante-dix ans après sa disparition, celle qui est devenue le symbole de la barbarie nazie renaît à travers ce qu’elle aimait tant : l’écriture.

Entre les lignes, c’est l’écrivain Aggoune que l’on retrouve et nous comprenons bien vite que l’attentat et la lecture du journal ne sont que prétextes pour honorer la mémoire d’Anne Frank, lui redonner vie et la donner à voir à une nouvelle génération. Cette lettre est avant tout un devoir de mémoire, une lumière dans un tunnel sombre pour ne pas oublier et transmettre. A sa manière, l’auteur marque le pas sur le pas de ses futurs enfants : c’est un pas de côté, mais ô combien salvateur.




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Insatiable Charlotte, septembre 2015

« On écrit pour que quelqu’un entende un autre coeur battre, même seul. »

Une nuit, pour écrire à Anne F., pour faire basculer sa vie. C’est le postulat de départ pris par le narrateur, professeur de lettres à la dérive après l’acte inimaginable d’un de ses élèves. Une nuit pour lire ce superbe cri d’espoir. Hafid Aggoune parvient avec justesse et émotions à faire revivre Anne Frank dans sa force et son envie de vivre, parvient à rendre vivante celle qui, à force d’être considérée comme une légende, tend à ne devenir qu’une reine de papier. Loin de l’hommage froid et souvent guindé réservé à ces figures, Hafid Aggoune enlève le vernis déposé sur l’icône pour la faire redevenir la jeune fille rebelle et battante, qui jusqu’au bout a voulu croire que grandir était possible.

Comme un hymne à la résilience, loin des dieux à vénérer, des modèles à suivre, cette lettre est un cri à ne pas se résigner, à prendre la part qui nous revient dans le devenir du monde et à se battre pour ne pas laisser l’obscure et l’inhumain prendre le dessus.

S’il est un cri d’espoir, ce roman est aussi un hurlement d’effroi, devant l’incapacité à sauver certains êtres, parce que de lassitude la société a décidé qu’il n’était bon à rien. Même les quelques redondances donnent à démontrer l’errance du narrateur, dans cette quête de sens qui inévitablement ouvre à nouveau les questions que l’on pensait enfouies, y revenir pour tenter d’y trouver une autre issue. Parce qu’il est question d’Anne F, mais pas seulement, il est un ode à la littérature et l’écriture qui sauvent, à ses êtres qui nous entourent et que l’on aime de trop loin.

Un livre que l’on referme avec l’envie de courir, d’aimer, de changer le monde et surtout de ne pas baisser la tête. Un livre dans lequel on picorera les nombreuses phrases notées les jours de ciel gris




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Échappée littéraire, août 2015

" Cette lettre à Anne Franck est dédiée aux enfants, femmes, hommes, de tous âges et de tous temps, qui ont souffert, souffrent et souffriront de la haine, du rejet ou de l'indifférence à cause de leur origine, de leur sexe, de leur religion, ou absence de religion, de leur orientation sexuelle, de leurs pensées, de leurs mots, de leurs silences, de leurs œuvres, de leurs oppositions, de leur insoumission ou leur quête de liberté et d'indépendance. "

Il est très difficile pour moi de faire la chronique de ce roman, tant je l'ai aimé, tant il m'a touché, ému, bouleversé, et j'en passe ! En voyant le sujet et la personne à qui cette lettre ouverte était adressée, je savais que j'allais aimé. Mais pas à ce point ! Vous l'aurez compris, ce livre fut un énorme coup de cœur, mon livre préféré de l'année 2015 !
C'est l'histoire d'un professeur de français qui s'en veut. Il s'en veut de ne pas avoir pu empêcher l'inévitable. En effet, l'un de ses élève a commis un attentat. Ce même élève qu'il a abandonné et qu'il a fait virer après un incident en classe. Autant dire que ce professeur se sent responsable et veut en finir. C'est alors qu'il redécouvre le journal d'Anne Frank. Il décide donc d'adresser une lettre à Anne, sa petite sœur juive. Une ultime lettre. Car après celle-ci, il compte se suicider.
Alors, par où commencer ? J'ai tout aimé dans ce roman, vraiment. Que ce soit l'écriture, le sujet, tout m'a plu. Anne F. fait partie de ces romans qui marque et qu'on n'oublie pas de sitôt. C'est une ode à l'espoir et un vibrant hommage à Anne Frank. Moi qui avait adoré son journal, je l'ai redécouverte dans cette lettre. Car ce professeur fait plus que lui écrire une simple lettre, il lui rend hommage, l'a fait revivre.
L'écriture, tout comme le sujet traité, est magnifique. Ne citer qu'un passage est difficile, tant il y en a qui m'ont plu.
Le parallèle entre notre époque et celle d'Anne est perceptible, tout comme le parallèle entre le père d'Anne et le père du professeur. On ne voit plus les choses de la même manière en refermant ce livre. C'est un livre empli d'espoir, qui marque et qui bouleverse. Une grosse claque en somme.

" Entre savoir une chose et la vivre, il y a un gouffre. On a beau craindre le pire, dans la beauté comme dans l'horreur, les limites de l'imagination humaine sont insondables. "




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Wonderbook, 16 septembre 2015

Une ode à la vie. A l’amour

Un immense hommage à Anne Frank, à son courage et à son écriture. Un hommage a son carnet, qui redonne l’espoir à beaucoup d’entre nous en cette période confuse et difficile.

Ce roman est une lettre du protagoniste à cette jeune fille, battante et pleine de vie, trop tôt disparue. Le protagoniste est un professeur de lettres, suicidaire au moral brisé. C’est un homme qui n’est pas nommé, qui pourrait être chacun d’entre nous. La cause de son abattement est son impuissance face à la descente aux enfers d’un jeune adolescent, l’un de ses anciens élèves. Lorsque B.Jahrel montre les premiers signes de rébellion et de manque de respect à ses camarades de classe et à son professeur, c’est l’exclusion. Le professeur ressent alors beaucoup de mépris pour cet insouciant qui ose brûler des pages du « Journal d’Anne Frank » en plein cour. Peu de temps après son renvoi, B.Jahrel est l’auteur d’un attentat lors d’un marathon, qui blessera gravement le père du narrateur.

Le professeur ressent soudain une immense culpabilité. Il repense à ses origines juives, à son enfance difficile étant le fils d’un immigré. Il repense à sa différence dans la société et ainsi le poids des morts et des blessés de cet attentat lui revient en pleine face. C’est sa faute. C’est à cause de lui si B.Jahrel a choisit le mauvais camps. De son plein gré il a baissé les bras face à ce jeune adolescent. N’étais-ce pourtant pas son rôle de l’aider ? N’est-ce pas le rôle à jouer d’un professeur de l’éducation nationale que de montrer le droit chemin à ses élèves ? D’autant plus que « Le journal d’Anne Frank » aurait pu faire prendre conscience à ce jeune homme de l’importance de la vie et du respect d’autrui.

Désemparé, seul le suicide lui parait envisageable.

Il revient sur les mots d’Anne Frank, lui répond comme à sa propre sœur. Il évoque beaucoup son père et l’incompréhension qui règne entre eux, beaucoup de non-dits qui le tourmentent en ces dernières heures. Il puise dans le journal de la jeune fille, le courage qui lui manque et admire son moral d’acier alors qu’elle était vouée aux ténèbres. Il nous parle de l’Ecriture, cette passion commune à eux-deux et le rôle des livres dans la construction de leur propre identité. Au fur et a mesure du roman, la nuit avance et il ne saute toujours pas. Il pense à sa femme, son frère et à tous les autres B.Jahrel qu’il pourrait peut-être aider.

On ressent énormément de solitude chez ce personnage mélancolique. L’auteur à une plume extrêmement douce et poétique, qui m’a personnellement touché et bouleversé. Anne.F est un modèle de résistance qui nous ferait pâlir de honte face à nos problèmes quotidiens. Son témoignage, comme le souligne le narrateur est encore d’actualité en 2015 et y faire référence, c’est viser juste en ce me concerne. D’autant que Hafid Aggoune offre a Anne Frank une vie posthume, il imagine ce qu’aurait été sa vie si elle avait grandit. Quel rapport entretiendrait-elle avec la société, avec la littérature ? C’est très émouvant.

Un grand coup de cœur pour ce roman que je recommande à tous ceux qui ont besoin d’un peu de courage dans leur existence.

« On le sait très tôt, quand on est seul à l’intérieur, c’est à dire seul tout le temps et avec presque tout le monde. »




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Bazar de la littérature, 15 septembre 2015

Seul titre de la rentrée littéraire contemporaine reçu, Anne F. fait partie de ces ouvrages courts qui laissent leur empreinte et se distinguent des quelques 500 autres livres parus ces dernières semaines. Comme beaucoup, j’ai lu le Journal d’Anne Frank quand j’étais adolescente. J’avais été touchée par les mots de l’adolescente et impressionnée par sa détermination et son courage face à sa situation. Aujourd’hui devenu un symbole fort et beaucoup étudié en cours, ce journal intime n’a pas pris une ride et semble plus d’actualité que jamais. Hafid Aggoune revient avec justesse et beaucoup d’émotions sur le destin et la personnalité de cette adolescente à la fois hors du commun et en même temps si proche de chacun d’entre nous. Une lecture brève qui oscille entre sourires sincères et larmes aux yeux.

Le narrateur est un professeur de français. La quarantaine, il nous explique que ce sont les livres qui l’ont construit et l’ont « sauvé » de sa condition lorsqu’il était adolescent. Il entretient un rapport assez fort avec la littérature. Or, un jour, son élève le plus prometteur commet un acte symbolique répréhensible pendant son cours ; choqué, notre narrateur exclut le coupable de sa classe et plus généralement de sa vie. Plus tard, l’adolescent rejeté est à l’origine d’un attentat lors d’un marathon parisien. Honte et culpabilité rongent le professeur qui se persuade que s’il n’avait pas abandonné son élève et avait été à son écoute, le pire n’aurait pas eu lieu.

Ce livre se présente en fait sous la forme d’une longue lettre que le narrateur rédige à destination de la jeune Anne Frank dont il a relu le journal quelques heures plus tôt. Lorsqu’il aura mis un point final à son écrit, il souhaite en finir. Ses derniers mots ne sont pas pour sa femme adorée mais bien pour cette jeune adolescente courageuse et pleine de vie qui elle, n’a pas pu faire le choix de vivre plus de quinze années.

Rédigé à la première personne du singulier, cette lettre d’adieu émeut. Cet enseignant passionné par son métier touche par ses réflexions, ses doutes, ses faiblesses… Il fait de nombreux parallèles entre sa vie et celle d’Anne, rapprochant les caractères de leurs parents respectifs et cette passion commune pour la littérature.

Mais outre ses comparaisons entre leur vie respective, le narrateur revient surtout sur le symbole qu’est devenu Anne Frank au fil des années. J’ai surtout été frappée par la réflexion qu’il mène sur qui aurait pu devenir l’adolescente si elle avait vécu. Il l’imagine femme de lettres ou impliquée dans la politique. Je n’avais jamais imaginé Anne Frank au-delà de son journal et j’ai apprécié ce nouvel horizon. De la même façon, j’ai vraiment aimé qu’Hafid Aggoune revienne plusieurs fois sur l’image que l’on garde de la jeune fille. Notre imaginaire a été marqué par les éditions poche qui présente un portrait d’elle souriante. L’auteur nous parle maintes et maintes fois de ses photographies, enfant puis adolescente, insistant toujours sur son air heureux, sa bonne humeur communicative mais aussi son sérieux, assise à son bureau, une plume à la main.

On croyait connaître l’histoire d’Anne Frank après avoir découvert son journal, mais Hafid Aggoune nous donne quelques approfondissements et nous expose de nouvelles facettes de la personnalité et du destin de la jeune fille. Après cette lecture hommage, nombreux seront ceux qui, comme moi, auront envie, je n’en doute pas, de (re)lire le fameux Journal et nous y trouverons certainement de nouveaux messages insoupçonnés et cette dose d’espoir qui pourrait nous faire défaut en ce moment.




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Le Livre-vie, septembre 2015

Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa " petite sœur juive " disparue à quinze ans à Bergen-Belsen. Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde meilleur. A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espoir qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.

L'histoire d'Anne Franck est universelle, atemporelle, symbole de l'injustice, du génocide, de la tragédie. On oublie souvent qu' avant d'être tout cela, Anne Franck n'était qu'une adolescente comme les autres, avec ses doutes, ses états d'âme, ses peurs, ses joies...

Loin d'être un simple hommage, le récit d'Hafid Aggoune redonne vie à la jeune fille qu'elle était.

De même que la vie d'Anne Franck a basculé, celle du narrateur vacille. Un de ses élèves a commis l'irréparable et ses épaules ploient sur la responsabilité de cet acte. Que se serait-il passé si lui, modeste enseignant de collège, n'avait pas agi ainsi ? Des victimes auraient-elles été épargnées ? Le responsable se serait-il livré à cet acte atroce ?

La fenêtre l'attire comme un aimant pour clore définitivement sa vie. Mais le doute demeure, ce fil ténu qui nous relie encore à un quelque chose qui n'est autre que l'essence de ce que nous sommes. Alors il écrit. A Anne. Parce que c'est avec ses écrits que tout a commencé. Parce qu'il n'y a qu'elle qui peut le comprendre, témoin muet de sa descente aux enfers. Témoin muet de sa lente agonie.

Sa plume gratte le papier, s'anime alors que le souffle revient dans les poumons de la fillette. Ses joues rosissent, ses yeux se remplissent de larmes, elle est, pendant une nuit, vivante sous les mots du narrateur. Anne Franck n'est pas que l'histoire de la Guerre. C'est l'histoire d'une vie, trop tôt achevée.

Les émotions ballotent cet échange silencieux. La détresse du narrateur, le réconfort qu'il trouve dans les mots également.

Ce récit possède une force incroyable, celle d'un homme qui puise au plus profond de lui-même pour la vérité, un homme qui cherche des réponses dans sa propre histoire, celle de la respiration et du sourire d'une fillette enfermée par l'injustice. Dans ma gorge, les mots se sont noués devant cette communion entre l'Histoire, ce passé et ce présent qui dialoguent et se confondent pour dresser un hymne à la différence, un hymne à la tolérance. Parce oui, tout est possible. Le message d'espoir est le reflet de celui qui battait dans le cœur d'Anne. Les choses peuvent changer, il faut y croire. Et ne pas détourner le regard pour répondre à de vains intérêts.

Un texte d'une rare richesse, un petit bijou.

PS : je me suis même replongée dans le journal d'Anne Franck. Je l'avais, comme bon nombre de personnes, étudié au collège et je pensais le connaître. Las, combien je me trompais ! Les années ont passé et mon regard n'est plus le même sur ce récit. Il n'en est que plus beau. Merci Hafid Aggoune pour ce retour aux sources...




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Les tribulations d'une lectrice, août 2015

Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ?Après un attentat commis par l’un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l’effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d’Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite soeur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen. Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d’écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d’un monde meilleur. A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d’espoir qu’incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.

Qu’est-ce que j’en pense ?
Ce roman est sans hésiter celui de la rentrée littéraire qui me tentait le plus. Oui je vous vois venir, vous vous demandez pourquoi. C’est bien simple, tout d’abord, juste pour le nom d’Anne Franck, car j’adore son histoire qui est tellement émouvante et touchante, mais aussi parce que cet ouvrage fait partie de la collection miroir des Editions Plon dans laquelle j’ai déjà eu l’occasion de découvrir Jim, Lennon et Rudik.

Mon avis ne sera pas facile à écrire car les mots sont tellement peu pour exprimer ce que j’ai ressenti au cours de ma lecture. Je suis passée par tellement d’émotions, j’ai été touchée, émue, bouleversée par ce roman qui nous pousse à la réflexion et qui est un énorme coup de coeur. J’ai adoré la poésie qui se dégage de la plume de l’auteur, j’ai rarement vu une plume si poétique et les comparaisons sont magnifiques.

"Du 6 juillet 1942 au 4 août 1944, tu vivras dans une angoisse constante, mais l’écriture sera ton ciel, l’encre ta respiration, les mots tes nuages, les phrases tes voyages, les pages tes océans. »

On se plonge directement dans la peau de notre professeur, narrateur. La forme de ce roman est très originale, car il s’agit d’une lettre écrite à Anne Franck. Ce style nous donne l’impression de nous sentir très proche du personnage principal. D’ailleurs, il est très rare que je me sente aussi proche d’un protagoniste et de ses idées. Au fil des pages, on se retrouve confronté à un tas de magnifiques citations et j’ai eu cette impression d’être en phase totale avec notre narrateur, comme si l’auteur avait écrit ses passages juste pour moi, il est tellement proche de mes croyances et de mes convictions.
« Je ne crois pas en Dieu, mais en l’Homme et en la Femme, seuls responsables du bien et du mal de notre monde. Mes dieux invitent à la liberté, à l’ouverture d’esprit, à l’universel et à l’union. Mes dieux ont écrit plus d’un livre. »

Cet hommage à Anne Franck nous adresse un magnifique message d’espoir. C’est un énorme plaisir de la redécouvrir à travers cet hommage. J’ai eu l’impression de vivre à ses côtés le temps de ma lecture et j’ai adoré suivre le parallèle entre l’époque d’Anne et la nôtre.

Bref, ce roman est un énorme claque qui nous fait vivre un tas d’émotions. Je pourrais vous en parler pendant des heures, je pourrais partager encore et encore des extraits tellement il y a de magnifiques passages, mais je vais m’arrêter là et, si vous aimez l’histoire d’Anne Franck, je vais vous conseiller de vous jeter dessus dès sa sortie le 27 août. Quant à moi, j’ai très envie de découvrir les autres romans de l’auteur qui m’a également donné envie de relire l’histoire d’Anne Franck.




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Leiloona, Bricabook, 27 août 2015

A l’adolescence écrire m’a permis de dire, ou plutôt je me suis permis de dire ; écrire pour éviter le suicide ou le gouffre de la solitude, pour lâcher une voix libérée, celle qui ne tremble pas, celle qui va vers l’Autre, que l’Autre entend et répercute à son tour, singulière, ma voix, ma propre voix, façonnée de mes mains nues de ces cahiers que je remplissais.


La couverture et le titre sont sans équivoque : oui, il sera bien question d’Anne Frank. Une seule initiale « F. » puisqu’elle est devenue pour plusieurs générations une figure incontournable et universelle.

Anne F. est un roman écrit par un narrateur professeur désabusé par son métier. Un de ses élèves vient de commettre l’irréparable. Un attentat. Un énorme poids se pose alors sur les épaules du professeur : qu’a-t-il raté ? Quel message n’est pas passé ? Peut-on vraiment encore enseigner quand on pense que notre enseignement est vain ? Le professeur écrit alors une longue et émouvante lettre à Anne F.

Il revient sur la force de la jeune fille, fait aussi un vibrant éloge de cet être animé d’une soif de vie et d’une maturité exemplaire. Comment ne pas être touché alors par ce roman épistolaire ? Surtout quand on est soi-même un professeur de lettres …

Une jolie langue aussi qui nous replonge dans l’atmosphère de l’époque. La peur et l’effroi reviennent, même si on connaît l’issue tragique, on voudrait encore une fois la sauver. En vain …

Toutefois une fois le propos avancé et l’émoi passé, le procédé romanesque semble se répéter … Si le propos reste fort et écrit joliment, un essoufflement se fait ressentir. On se demande aussi où cela nous mènera. C’est à ce moment que le narrateur élargit son propos et évoque son rapport à l’écriture, sur son apport incontestable dans sa vie (serait-il là sans les livres et l’écriture d’ailleurs ?), il revient aussi sur sa famille, notamment ce père marathonien exemplaire et impressionnant. Un père dur à comprendre, qu’il a fallu apprivoiser, et même auquel il a fallu pardonner.

Anne F. est alors un roman sur les héros de tous les jours, puisque c’est à chacun de nous de poser une pierre à l’édifice du monument Tolérance. Un roman aussi sur le pouvoir de la littérature et de l’écriture cathartique.

Surtout, ne pas oublier en ces temps où les extrémismes remontent que la Tolérance est bafouée et malmenée. Un roman au message fort et éternel. Non, n’oublions jamais.

Comment au final ne pas être sensible à ces pertes de valeurs, à ces devoirs de mémoire devenus obscurs pour certains ? Comment ne pas le déplorer ?

Un roman à faire découvrir à nos jeunes lecteurs, sans oublier le fameux journal d’Anne Frank évidemment …

J’ai pardonné, car j’ai pu devenir ce que j’étais et que ce qui a été vécu est devenu un terreau, une source, une inspiration sans fin, à travers les mots, les livres, par la lecture puis à travers le prisme de la création littéraire, cette recherche d’une vie établie hors du monde, à mon rythme, gage de vie.




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Tu vas t'abîmer les yeux, 27 août 2015

Qui n'a pas lu le journal d'Anne Frank quand il était adolescent ? La jeune fille, symbole des enfants juifs tués par les Nazis, a laissé grâce à son Journal un témoignage riche et vivant, celui de deux années passées dans une cachette sans jamais pouvoir en sortir, mais sans perdre goût à la vie ou foi en l'humanité, en gardant ses rêves et ses espoirs. Anne Frank, morte parce qu'elle était juive, était une adolescente comme les autres, avec ses amours, ses amis, son goût pour les livres et les stars de cinéma, qui se disputait avec sa sœur et s'entendait mal avec sa mère.

Le narrateur d'"Anne F.", professeur de lettres, est très perturbé par un attentat terroriste qui vient de se produire, et dans lequel son propre père a été blessé. Il se sent déstabilisé et coupable, car celui qui a commis l'attentat est un jeune homme qu'il a eu en cours - il avait vu que cet élève était à la dérive et estime que s'il lui avait tendu la main au moment où celui-ci en avait besoin, il aurait pu empêcher le drame. Pendant toute une nuit, il écrit une lettre à Anne Frank, dont il vient de relire le Journal, pour lui dire ce que ses écrits lui ont apporté, et pour lui confier son mal-être, ses doutes et ses espoirs.

Difficile d'évoquer Anne Frank dans un livre sans que l'écriture vire au mélo et aux bons sentiments, et c'est ce que j'ai d'abord craint avec "Anne F.", écrit de façon un peu trop lyrique à mon goût et partant d'un prétexte qui m'a semblé trop outré - était-il vraiment nécessaire de lier cet hommage à Anne Frank, mais surtout au pouvoir de la littérature et de la culture à un attentat commis par un adolescent? D'autant plus qu'on en saura finalement très peu sur ce jeune homme, à part qu'il était bon élève et issu d'un milieu modeste. Rien sur sa famille, sur son entourage, ses motivations... Le début du récit m'a également fait tiquer, car le narrateur, jugeant qu'il a échoué en tant que professeur et en tant qu'adulte, songe à se suicider, ce qui m'a semblé bien exagéré.

Pourtant je me suis laissée entraîner par la plume d'Hafid Aggoune, notamment quand son récit devient plus personnel, et qu'il évoque ses origines, et surtout la relation avec son père, faisant un parallèle avec les difficultés qu'Anne Frank rencontrait avec sa propre mère. Le récit devient alors un bel hommage à l'éducation, à la culture, et à l'amour des parents. Ces parents qui peuvent, comme son père, ne pas être forcément très éduqués, ne pas avoir eu d'accès aux études et aux livres, être ouvrier dans une usine, venir d'un milieu modeste, mais qui inculquent des valeurs solides à leurs enfants et qui veulent le meilleur pour eux. L'auteur se souvient avec nostalgie d'un temps où on ne se préoccupait pas des origines de ses camarades de classe, et où la seule religion qui comptait à l'école et pour les parents était celle des bonnes notes.

J'ai trouvé très émouvant le père du narrateur, cet homme qui a trouvé la libération par la course comme son fils l'a trouvée par les livres. Mais "Anne F." c'est aussi l'hommage à la bibliothérapie, à la résilience, au poids des mots contre le Mal, à travers ce beau portrait d'Anne Frank, et de ce qu'elle a apporté au monde grâce à son Journal, ce réconfort que ses mots ont pu donné, en premier lieu à son père, Otto Frank, qui perdra sa femme et ses deux filles dans la Shoah, et que le Journal d'Anne a aidé à survivre.

Malgré quelques bémols sur l'écriture un peu trop lyrique à mon goût et parfois une surcharge de bons sentiments - notamment sur le rôle de l'enseignant- j'ai aimé ce joli texte plein d'humanité qui remet le dialogue, qu'il soit réel ou littéraire, au centre de tout, et qui montre que les livres peuvent aider à guérir et à se dépasser. "Anne F." d'Hafid Aggoune est un récit qui fait du bien et qui donne envie de relire le Journal d'Anne Frank, deux bonnes raisons de se plonger dans cette longue lettre. (et si vous en voulez une troisième, la photo de l'auteur vous montrera qu' Hafid Aggoune est certainement le plus bel écrivain de cette rentrée littéraire.




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Caroline Doudet, Cultur'elle, 27 août 2015

Je n’arrive pas à imaginer l’individu que je serais devenu sans la littérature, sans ces centaines d’écrivains qui m’ont donné la main, consolé, bousculé, galvanisé, aimé, à leur façon silencieuse, lointaine, d’outre-tombe pour la plupart — les morts ne sont jamais absents, seuls les vivants nous manquent.

Nous avons tous, ou presque, lu le Journal d’Anne Frank lorsque nous étions adolescents, en ressortant souvent bouleversés par le destin cruel de cette enfant vive et espiègle, promise sans doute à un grand avenir littéraire, brisé par la barbarie. Ce texte, rare sont ceux qui le relisent à l’âge adulte : c’est pourtant ce que fait le narrateur de ce roman.

Professeur de français, le narrateur éprouve culpabilité et honte après qu’un de ses élèves a perpétré un attentat. Il éprouve alors le besoin, parce rien ne ressemble plus à la barbarie que la barbarie, de relire le Journal, et d’écrire une longue lettre à son auteure.

Hafid Aggoune a terminé son livre en décembre 2014, avant dont les événements du 07 janvier, et pourtant, on ne peut évidemment pas s’empêcher d’y penser. Pour autant, les attentats ne sont pas au coeur du dispositif de ce roman : ils sont un point de départ, qui font horreur en montrant à quel point la barbarie ne cesse de changer de visage à travers l’histoire mais reste toujours essentiellement la même, mais qui permettent avant tout d’entrecroiser deux histoires, Anne et le narrateur, le passé et le présent. Le fantôme de la petite Anne Frank ne cesse de planer sur le roman, qui cerne au plus près celle qu’elle était, sa joie de vivre, son intelligence, mais aussi celle qu’elle serait devenue, et le mythe dont elle est entourée, ce dont elle est le symbole. En contrepoint, le narrateur raconte son histoire, ses relations compliquées avec son père, le travail acharné qui lui a permis de casser le déterminisme social grâce à l’école républicaine, grâce aux livres. Et ce qui ressort de ce roman, c’est une magnifique réflexion sur le pouvoir des mots et de la littérature, seul rempart dans un monde de haine, d’ignorance et de peur : à l’extrémisme religieux quel qu’il soit, le narrateur oppose la religion de la culture, de la littérature et de l’humanisme. Oui, la littérature peut sauver !

J’ai un peu tiqué sur la vision messianique et angéliste donnée du métier d’enseignant : je suis peut-être trop cynique et désenchantée sur la question, mais si je crois fermement que la culture est le seul rempart que nous ayons contre la barbarie et la haine, je crois aussi, malheureusement, que l’école républicaine est à bout de souffle, et surtout que la manière techniciste dont on nous oblige à enseigner la littérature ne sauvera rien, mais enfin, cela mériterait tout un livre donc je ne m’étendrai pas, d’autant que c’est peut-être simplement moi qui suis à bout de souffle. C’est ma seule réserve (très personnelle du coup) concernant ce magnifique roman, qui ne peut que faire écho à tous les événements traumatisants que nous avons vécu depuis janvier (et se montre du coup assez prophétique), et leur oppose une grande générosité et de grands idéaux pour lesquels nous devons nous battre.




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Les livres de Georges, août 2015

Il m’était impossible de passer à côté d’un roman parlant d’Anne Frank. J’ai trois icônes féminines dans mon musée personnel : George Sand, Marilyn Monroe et Anne Frank. Ce sont trois femmes très différentes mais qui m’ont construite, qui se sont présentées à un moment de ma vie et qui lui ont fait prendre un virage. Anne Frank fut la première. Je l’ai bien évidemment découverte par son journal. Un livre, qui avait appartenu à ma mère, un peu jauni par le temps, qui sentait le papier et dont la couverture était un peu déchirée. Ce fut tout d’abord une rencontre avec une jeune fille qui me ressemblait un peu, puis une prise de conscience du destin des juifs pendant la guerre, mais ce fut aussi une révélation littéraire, sans aucun doute l’un des livres qui ont fait la lectrice que je suis. Et outre cette révélation littéraire, ce fut un livre qui m’amena à l’écriture. Après la lecture du journal d’Anne Frank, j’ai commencé un journal que j’ai tenu jusqu’à mes années fac. Anne Frank, dont je partage le prénom, c’est tout ça à la fois pour moi.

Mais quand on s’apprête à lire un roman qui traite d’une de nos icônes, on est toujours un peu fébrile, un peu inquiet. La vision de l’auteur va-t-elle correspondre à la mienne ? Hafid Aggoune y parvient parfaitement.

Le narrateur écrit, durant toute une nuit décisive, une lettre à Anne Frank dont il vient de relire le journal. Ses convictions de professeur de Français viennent d’être profondément bouleversées par l’attentat commis lors du marathon de Paris par un de ses élèves dans lequel il avait mis toutes ses espérances. C’est une lettre d’adieu.

Tout en reparcourant sa vie, ses idéaux, ses désillusions, le narrateur va sans cesse placer Anne Frank au centre et établir des parallèles entre lui et elle. En arrière plan, l’attentat est le prétexte permettant d’évoquer la violence de notre époque.

Je n’ai pas été très convaincue par ce prétexte, qui, me semble-t-il n’est guère utile. Le roman, m’a précisé l’auteur, a été achevé avant les attentats de janvier dernier, mais renvoie sans doute à celui qui avait eu lieu lors de marathon de New-York en 2013. Prétexte dont je ne parviens pas, outre cette référence à la violence moderne, à faire le lien avec Anne Frank, si ce n’est que les deux jeunes gens ont quinze ans.

J’ai voulu commencer ce billet par mes petites réserves pour mieux en venir aux nombreuses qualités de ce roman. La première, l’essentielle, est bien sûr cette façon de faire revivre Anne, de citer son journal, d’essayer de la comprendre, d’en montrer sa force, son intelligence, toutes les promesses d’avenir qu’elle avait en elle. Je l’ai reconnue. J’ai revu les photos d’elle qu’il décrit et cette courte vidéo où on l’aperçoit brièvement. Des pans entiers du journal me sont revenus en mémoire.

J’ai aimé aussi l’évocation d’Otto Frank ou plutôt l’hommage rendu à cet homme exceptionnel, sa douleur, et cette façon de survivre en redonnant vie à Anne à travers la publication de son journal.

Ainsi, quand Hafid Aggoune en vient alors à établir des parallèles entre la vie, l’enfance, l’adolescence de son narrateur et Anne Frank, je le trouve plus convaincant, plus sensible, plus juste dans son propos, plus émouvant, plus intéressant que quand il parle du jeune terroriste. J’ai aimé ces ressemblances, mais aussi ces différences, ce même amour de l’écriture et de la lecture, ces mêmes aspirations d’adolescent, les parallèles entre son père et Otto Frank. Tout devient alors pertinent. Cette rencontre entre soi et l’autre que l’on lit et qui nous éclaire sur ce que l’on est.

Car ce livre est aussi un hymne à la lecture. La lecture comme élément fondateur de l’être et comme substitut au père. J’ai aimé, pour des raisons personnelles qui sont différentes de celles de l’auteur, ce rapport établi entre la lecture et le père.

On le sait très tôt, quand on est seul à l’intérieur, c’est-à-dire seul tout le temps, partout et avec presque tout le monde. (p.96)

L’expérience de la lecture comme de l’écriture est une expérience de la solitude. Une conscience renfermée sur soi sans être hermétique au monde. Hafid Aggoune le montre parfaitement à travers Anne.

Enfin, même si parfois il pèche par excès, l’évocation du métier de professeur de Français m’a, bien évidemment touchée et motivée à quelques jours de la rentrée.

C’est un beau roman, nécessaire, surtout de nos jours, pour se rappeler mais aussi pour puiser l’énergie d’Anne Frank qu’Hafid Aggoune a su si bien rendre.


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Léatitia, Mybookshelfisyours, 27 août 2015

Me voici de retour en français avec une nouvelle lecture à vous conseiller. Mais cette fois, il faudra attendre quelques semaines, le 27 août 2015, pour acheter votre exemplaire. Il s'agit d'un roman que j'ai pu lire grâce à mon nouvel emploi de libraire. C'est en fait le premier dont j'ai eu la chance de m'occuper. Les quelques lignes de présentation et le sujet me plaisaient beaucoup et je n'avais qu'une envie, celle de découvrir l'histoire qui se cachait derrière ce titre et cette photographie en noir et blanc. Tout le monde connaît, si ce n'est ce visage, alors ce nom associé à un journal rendu célèbre. Le Journal d'Anne Frank est le témoignage d'une jeune fille qui a vécu cachée pendant la second guerre mondiale. Pendant deux ans, elle et d'autres juifs seront confinés pour être ensuite découverts puis envoyés à la mort. Seul Otto, le père de Anne, ressortira vivant des camps. C'est grâce à lui que des millions de lecteurs pourront connaître l'écriture si particulière et juste d'une adolescente qui jamais n'aura pu devenir femme.

C'est avec en tête l'histoire, les mots et le visage d'Anne que le personnage principal commence sa lettre ouverte. Lettre adressée à une jeune fille qu'il n'a jamais connu, Anne sera pourtant pour lui comme une soeur et lui apportera ce dont il avait besoin pour se construire, et peut être même pourra-t-elle le sauver... Anne et notre narrateur, Otto et le père du narrateur, l'époque de la seconde guerre mondiale et la nôtre : tout autant de parallèles à faire, à traverser pour comprendre, ressentir et s'interroger sur des sujets d'actualité. Par exemple, vous serez amené à penser à l'Autre, à ce que c'est vraiment l'identité ou encore, à l'impossibilité de se délester du fardeau de la honte, des regrets ou bien même de la déception.

Vous l'aurez compris, Anne F. est un roman fort, bouleversant et d'une grande sagesse. Pendant cette nuit où le narrateur écrit et revient sur sa vie et ses cicatrices, j'ai pensé qu'il était aussi question de ce qui nous construit en tant qu'individu. Qui est réellement le modèle que nous avions tant voulu suivre lorsque nous étions enfant ou adolescent? Qu'est-ce qui fait de nous ce que nous sommes? Comment réussit-on à se construire pour ensuite tomber de l'échaffaudage, comme ça, sans prévenir? Faut-il être guidé pour arriver quelque part ou, à l'inverse, s'écarter du droit chemin? Pour le narrateur, et pour moi aussi, la littérature a cette multiple résonnance : réconfort, fugue, refuge, carte d'embarquement ou simple repère, pour savoir qui l'on veut devenir et qu'est-ce qu'on voudrait faire de notre vie. Les auteurs sont, pour reprendre l'expression utilisée dans le livre, des pères nourriciers qui cultivent la tolérance, la curiosité, le savoir être et donnent envie d'aller vers l'Autre pour le comprendre, l'aimer aussi.

Au milieu de toutes ces ombres, j'ai aimé le fait que ce livre soit une véritable lumière. C'est à dire que ce qu'il enseigne et raconte, même si c'est bouleversant et peut être même pour certains, dur à entendre, c'est exactement le genre de message positif, bienveillant et sincère dont notre société a besoin. Je suis profondément émue, et convaincue aussi du bien fait de cette histoire et donc de ce roman. Je ne veux pas faire de parallèle mais pour moi, c'était comme de découvrir Lambeaux de Charles Juliet. C'est une lecture qui agit sur l'esprit et le coeur, qui vous fera ouvrir plus grand les yeux et qui ne vous laissera pas indifférent.

Acheter et ouvrir Anne F. de Hafid Aggoune, c'est découvrir ou redécouvrir Anne Frank et ce qui fait d'elle un symbole universel d'espoir et de courage. Il y a tellement de sagesse et de beauté dans ce texte. L'écriture est forte et tendre à la fois, bercée par deux histoires et deux personnages que j'ai beaucoup aimé. Délivré au lecteur comme une lettre à coeur ouvert, écrite au fil d'une nuit où les réponses se trouvent et émeuvent, ce roman est inoubliable, l'un des meilleurs que j'ai eu le plaisir de lire cette année.

Si vous avez envie de lire Anne F., allez acheter votre exemplaire chez votre ami le libraire ! Pour ma part, je serais heureuse de pouvoir échanger autour de mon tout dernier coup de coeur. Je vous laisse avec une petite citation que j'ai tiré du roman :

"On écrit pour que quelqu'un entende un autre coeur battre, même seul."














"Voici une photo telle que j’aimerais toujours être. J’aurais peut-être alors une chance d’aller à Hollywood. Mais malheureusement, en général je suis très différente."

18 octobre 1942







Amsterdam, entrée du numero 37-39 du Merwedeplein. Anne Frank regarde par la fenêtre de l’appartement familial, pour observer un couple de voisins qui part se marier. La mariée est une voisine des Frank et vit au 39. Des ménagères regardent également par la fenêtre.



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