hafid aggoune



---R E V U E----D E----P R E S S E



Lire l'article d'Annick Stevenson à propos de Premières heures au paradis.









" [...] Ce livre est riche ; outre que l'on serait vite enclin à l'entourer de propos digressifs de toutes sortes eu égard à la profusion des éléments symboliques repérables çà et là, la tentation est grande, aussi, de dénouer le réseau serré des récurrences, des échos stylistiques et thématiques qui le lie aux deux romans précédents - même musique des phrases, personnages similaires, à cheval entre le monde connu, quotidien, et une zone plus onirique de l'existence où les placent leur situation atypique autant que leurs attitudes et leurs décisions hors du commun. Et toujours, sous divers angles, ce rôle éminent donné au(x) livre(s), au geste d'écrire. Peut-être Pierre Argan, Samuel Tristan et Théophile Cannan sont-ils plusieurs expressions d'un même visage ? Les romans, autant de variations d'un même thème ? Mais il ne faudrait pas que voir cela de trop près empêche de considérer dans leur beauté propre chacun des livres ; et il faut surtout souligner combien Hafid Aggoune se tient à distance des sempiternelles redites d'un roman l'autre tout en conférant à ses textes cette continuité unique imputable à la "patte" d'un écrivain véritable - d'autres parleront de "style [...]".

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Par Isabelle Roche, lelitteraire.com (mars 2008)







"Ce troisième roman d'Hafid Aggoune est le récit d'une longue fuite en avant. Elle va conduire son narrateur, Théophile Cannan, comédien, de l'appartement parisien qu'il occupe avec sa compagne à une chambre de bonne minuscule qui l'abrite quand il apprend qu'elle est enceinte, puis au Brésil, où il rencontrera David Lynch, avant une ultime escale sur une île des Vanuatu pour un rendez-vous avec son passé. Intérieur tant qu'extérieur, le voyage suit les vagues à l'âme du narrateur, interroge la naissance aussi bien que l'héritage, la construction de l'identité, la difficulté à transmettre. Très intimiste malgré un lyrisme affiché, le roman traite de la peur de grandir, de se transformer, d'échouer. La quête du narrateur est prétexte à toutes les digressions ; au passage, Aggoune livre quelques réflexions sur l'acte créateur, sur l'acte d'écriture. "Les rares qui écrivent vraiment leur livres paient cher l'écriture, ils doivent patienter, se taire et écrire, rien que cela, écrire. Les autres se contentent de publier, de se répéter, s'évertuant à occuper l'espace et le temps présent, pour ne produire que du vide". Parions donc qu'il paie cher ces Premières heures au paradis dont l'élégance, surprenante, garde loin du vide[...]".

Par Julie Coutu, Chronic'art #42 (février 2008)







COUP DE COEUR


"On dit qu'être acteur, c'est n'être personne.". Théophile a beau aimer changer de peau, il semble ne jamais se glisser dans la sienne... Fuir ses souvenirs et la femme qu'il aime, tel est son douloureux credo. Il a pourtant connu cinq ans de bonheur avec Lucille, mais sa grossesse le fait vaciller dans le monde oublié de l'enfance. Les plaies familiales s'ouvrent à nouveau quand il décroche la timbale : le rôle principal dans le prochain film de David Lynch. Magnifiquement émouvant, ce roman oscille entre passé et présent, tout en rendant hommage à la force des mots et de l'écriture. Indéniablement une plume à suivre.

Kerenn Elkaïm, Weekend Le Vif/L'Express, 18 janvier 2008







JEUNE COMÉDIEN FRANÇAIS EN QUÊTE DE VÉRITÉ INTÉRIEURE

Un subtil hommage à David Lynch, et à la création littéraire


"Certains écrivains possèdent un imaginaire débridé qu'ils mettent au service de fictions déjantées, tout à fait surprenantes. D'autres s'emploient à reproduire dans leurs histoires une réalité plus vraie que nature. Un troisième groupe d'auteurs entreprend au travers de leurs romans d'élaborer une sorte de réflexion sur la littérature.


Grand lecteur de Maurice Blanchot expert en l'art de s'interroger sur le pouvoir ensorcelant de l'écriture, Hafid Aggoune appartient à cette famille-là.
Certes, son imagination sans failles lui permet de réussir à chaque roman un tour de force narratif, mais son oeuvre est aussi une puissante plongée dans un labyrinthe fictionnel emmenant le lecteur dans des contrées esthétiques, et philosophiques dont il sort transformé. «Ecrire, c'est se porter soi comme un enfant dans un monde sans limites dans l'effroyable» précise-t-il dès les premiers chapitres de son nouveau roman «Premières heures au paradis» qu'il publie chez Denoël.
Par un subtil jeu de miroirs, on y traite des thèmes de la création et de l'aliénation intérieure, («l'enfer n'a jamais été ailleurs qu'en nous-mêmes» affirme l'auteur), on y aborde les notions de double, de fidélité à ses racines, de quête de soi, de paternité difficile, de hasard, (qui pour Hafid Aggoune n'existe pas), on y parle de l'oubli qui est défini comme «une mort sans corps», du bonheur qui est «une paix entre nos démons et nos désirs», on en appelle à l'impérieux devoir de mémoire, car «chacun de nos morts doit nous apprendre quelque chose, sinon il se condamne à mourir une seconde fois», on y fustige la tyrannie de l'image et on y fait l'éloge du voyage qui, comme dans les livres de Nicolas Bouvier libère l'homme de ses chaînes.
[...]

On l'aura compris, «Premières heures au paradis» comme tous les grands romans offre plusieurs niveaux de lecture. D'une facture classique la prose sensuelle d'Hafid Aggoune mêle éléments réalistes, impressions oniriques, et maximes existentialistes avec un équilibre et une grâce formelle digne des grands écrivains moralistes français. Un très beau roman sur l'art de la fugue, et sur l'art de devenir soi-même en dépit des blessures de l'enfance et des obstacles entravant notre route vers la liberté intérieure."

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Par Jean-Rémi Barland, La Voix du Luxembourg (17 janvier 2008)










(Re-)Naissances


"Roman sur la filiation, la paternité et la naissance, Premières heures au paradis débute sur un abandon impulsif, qui ressemble fort à une fuite : « Ce beau jour de mai, j'ai ouvert la porte et je suis parti sous un ciel bleu. Les ténèbres envahissaient mon crâne. » D'emblée, on pénètre dans une quête pétrie de paradoxes, évoquée sous la forme d'une missive (ou tout comme) que l'acteur Théophile Cannan paraît adresser, en pensée, à la romancière Lucille Eden, sa compagne. En façade seulement, car on comprend vite qu’en dépit du choix d'une interlocutrice, c'est avec lui-même que le narrateur a rendez-vous, dressant un bilan autobiographique qui prend des allures de confession – celle d’une longue et difficile renaissance ; non pour se disculper ou se faire pardonner, mais pour tâcher de mettre en mots ce qu'il n’a su formuler jusqu'à présent. Parfois défensive, le plus souvent presque distanciée de son objet, cette tentative de clarification reste lucide : car Théophile a conscience qu'il a préféré fuir plutôt que de devoir affronter la grossesse de celle qu'il aime, dont l'annonce l'a fait basculer dans un incontrôlable état de terreur. Son départ n’a rien de calculé, il n'en connaît pas l'issue, ne peut envisager ses conséquences. Car seule compte l'idée qu'à travers la solitude à laquelle il aspire, il se sauve lui-même.

Et pourtant, les mois qui s'accumulent ne sont pas des passages à vide : quelques jours après s'être réfugié chez son ancienne logeuse, Théophile reçoit un message de l'assistante de David Lynch : le cinéaste, qui a aperçu son visage dans une publicité, souhaite le rencontrer afin de lui parler de son prochain film. [...]

Les mots, limpides, sans affectation, retracent ce parcours sinueux, forcément chaotique et en surface déconstruit, s'efforçant à chaque instant d'aller au coeur des choses – épousant ainsi les efforts du narrateur, qui n'a de cesse que de remonter à la source de son mal-être, par le biais de son travail d'acteur, de sa relation avec Lynch, de ses va-et-vient constants entre les évocations du passé proche ou lointain et le temps présent." [...]

Par B. Longre, sitartmag (janvier 2008)

Blandine Longre est agrégée d'anglais, est l'une des fondatrices de Sitartmag ; traductrice et critique littéraire, elle s'intéresse tout particulièrement aux écritures contemporaines (francophone, anglophone, asiatique, orientale etc.), à la littérature pour la jeunesse, au théâtre (texte et représentation) et aux relations qu'entretiennent fiction et réel.
http://blongre.hautetfort.com












Rayons de miel

Vivre fait parfois, l'effet d'un séisme qui vous plonge dans un ailleurs d'incertitudes. Théophile ne retrouvera Lucillle, qu'après avoir « tout détruit pour exister dans un monde nouveau »


"Cela fait cinq ans que Théophile et Lucille vivant ensemble. Et tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes, même si le couple a parfois les difficultés de compréhension qu'ont tous les couples, si une petite bombe n'explosait soudain : le garçon, qui est comédien, est pressenti par David Lynch pour jouer dans l'un de ses films. Plongée en verticale dans l'univers fuligineux du labyrinthique cinéaste, qui a pour habitude de filmer la face cachée d'une société qui dissimule ses angoisses, ses défaillances, ses doutes, ses fantasmes aussi. Le jeune homme passe de séquences en séquences quasi initiatiques, de l'odeur d'huile d'argan des bras de sa mère au canapé de Madame Milo. « Quand les non-dits s'insinuent en nous, allant jusqu'à constituer l'essence de notre façon de vie, une honte tenace accompagne chaque larme que l'on verse ». Théophile quitte Lucille, qui attend un enfant. Ou plutôt il quitte l'image qu'il a de l'amour, de la vie. « Je me suis infligé le mal de te perdre, car seule la douleur allait au-delà du sentiment d'exister ». Comme une lente plongée en apnée au centre de son propre univers, avant de retrouver le sens du réel, de l'amour qui le submerge. « On passe toute une vie à chercher une vérité qui nous torture, sans savoir qu'une fois confronté à sa lumière, la route ne fait que s'ouvrir à soi. »Un livre à se laisser emmener, à se laisser bercer par les mots que manie avec une belle virtuosité l'auteur, Hafid Aggoune, né en 1973 à Saint-Etienne. Il a fait des études de lettres à Lyon, et il est l'auteur déjà de deux romans, Les Avenirs et Quelle nuit sommes-nous ?"

Par J. Rémy, Le journal de Saône-et-Loire (le 3 janvier 2008)






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